Au lieu d’attendre des mesures politiques qui tardent trop, on devrait tous adopter un comportement écocitoyen en changeant quelques habitudes.
Les forêts précèdent les peuples, les déserts les suivent”. Ce constat fait par Chateaubriand et que confirmaient déjà les observations du grand biologiste français, Jean-Baptiste Lamarck, est aujourd’hui de la plus haute actualité.
Depuis la Seconde Guerre mondiale, 50 % des forêts tropicales humides ont été massacrées sans régénération possible; et selon le botaniste Francis Hallé, éminent spécialiste en la matière, dans dix ans, il ne restera plus aucune forêt primaire, c’est-à-dire non modifiée par l’homme, sur la surface de la terre.
Or, les forêts tropicales, outre qu’elles représentent une riche biodiversité, c’est-à-dire une grande diversité d’espèces dont certaines pourraient nous être très utiles un jour, jouent un rôle régulateur décisif sur le climat. A l’heure où l’on parle tant du réchauffement de la planète, le massacre des forêts est un facteur aggravant majeur, dont on commence à prendre conscience.
Nous épuisons les ressources de la planète
Pour que les hommes vivent en équilibre avec la terre et n’usent pas irréversiblement ses ressources, il faudrait que chaque habitant consomme le produit de deux hectares environ. C’est ce que le WWF, grande association écologique internationale reconnaissable au panda, son célèbre logo, appelle l’empreinte écologique. Or un habitant des États-Unis use, à lui seul, 10 hectares, soit six fois plus qu’un Asiatique et neuf fois plus qu’un Africain.
L’empreinte écologique d’un Français, elle, est de 5,2 hectares, quinze fois plus forte que celle d’un Erythréen, sans doute la plus faible du globe avec 0,35 hectare par habitant.
Faire pression sur ceux qui nous gouvernent
Si le monde entier vivait donc à la manière d’un Nord-Américain, il faudrait cinq planètes supplémentaires pour assurer un équilibre durable entre les terriens et leur planète. Mais nous n’avons qu’une terre et celle-ci ne pourra pas durablement satisfaire les besoins de notre génération, et moins encore ceux des générations futures si nous continuons de l’exploiter avec désinvolture comme la cigale de la fable.
Or, les pays du Sud envient et tentent de copier notre mode de vie que nous ne voulons en aucune manière changer. Comment sortir de cette impasse?
À l’aube du troisième millénaire, le défi que nous devons affronter et le pari que nous devons gagner, c’est faire nôtre le célèbre slogan des Nations unies : “Penser globalement, agir localement”.
Chacun de nous peut peser sur l’évolution globale en se comportant en écocitoyen. Chacun peut et doit limiter ses consommations énergétiques, trier ses déchets, éviter de polluer, et consommer raisonnablement, par exemple, en s’approvisionnant au commerce équitable ou en produits issus de l’agriculture biologique. Des décisions simples qui sont à la portée de tous.
Plutôt que de tout attendre des décisions prises par nos responsables politiques, il faut, dès à présent, nous mettre à la tâche.
C’est à chacun qu’il appartient de faire pression sur nos responsables élus pour mettre ensemble en pratique ce fameux “développement durable” : qui, seul, pourra assurer aux générations futures un accès à des ressources que nous leur aurons préservées. Tel est le message répété à chaque sommet des Nations unies, de Stockholm à Rio, et de Rio à Johannesburg. Un message qui s’adresse aux gouvernements, mais aussi à chacun d’entre nous.