Les acouphènes restent énigmatiques, des traitements pour en diminuer ou en supprimer la perception ont fait leur preuve, passage en revue.
Sifflement, bourdonnement, grésillement... quelle que soit sa manifestation, l’acouphène est entendu seulement par la personne qui en souffre, en l’absence de toute source sonore dans l’environnement. Sa perception diffère selon les individus, elle peut être anecdotique pour certains, et intolérable pour d’autres. Si nous restons très ignorants des mécanismes qui les sous-tendent, nous savons qu’une grande majorité d’acouphènes est associé à une perte de l’audition,
Moins d’informations parviennent au cerveau. Une hypothèse suggère que le cerveau, en réaction, pourrait s’auto exciter et augmenter sa sensibilité
L’acouphène correspondrait alors au bruit de fond amplifié de l’activité spontanée du système auditif.
Les traitements actuels, nécessairement pluridisciplinaires, ont pour objectif de permettre au patient de s’y habituer au point de l’oublier. Un médecin ORL effectue d’abord un bilan auditif et vérifie l’absence de maladies, de tumeurs ou de malformations de l’oreille (environ 10 % des cas).
La thérapie sonore d’habituation
Le principe : habituer le cerveau à entendre un bruit sans l’écouter, pour transposer cette aptitude à l’acouphène. Comment ? En écoutant sur un lecteur MP3 un bruit blanc ou des bruits d’eau quelques heures par jour. L’audioprothèse est en général préférée, à plus forte raison si l’acouphène est associé à une perte d’audition. Augmenter le gain de l’appareil sur les fréquences perdues va améliorer l’audition et stimuler les zones des voies auditives qui ne reçoivent plus d’informations.
Les résultats ? Pour être efficace, ce dispositif nécessite un accompagnement favorisant l’implication du patient. Les résultats, positif dans plus de 50 % des cas, apparaissant après plusieurs mois d’après les spécialistes.
Conseils : Pour éviter les risques d'acouphènes, il est important de ne pas s'exposer à de trop grosses fréquences sonores. Si vous êtes sujets à risque, pensez à utiliser un outil pour mesurer le niveau de nuisance sonore de votre environnement (comme un sonomètre ou décibelmètre).
La thérapie comportementale et cognitive
Le principe : Se désensibiliser à la perception de l‘acouphène.
En pratique, la personne est confrontée aux états que suscitent l’acouphène, et aux situations qui l’aggravent; ceci afin de lui démontrer, par des techniques issues de la “pleine conscience” utilisée en méditation, qu’elle peut les dépasser. Petit à petit, elle va ainsi réinvestir les champs de la vie quotidienne délaissés comme la lecture ou la fréquentation d’en droits bruyants ou silencieux.
Le protocole standard ? Trois entretiens individuels suivis de huit séances de groupe.
Les résultats ? Ils sont bons chez environ 70 % des patients, les difficultés se rencontrant chez ceux ayant du mal à accepter la part émotionnelle importante de l’acouphène, ou encore très dépressif, qui doivent d’abord bénéficier d’un suivi adapté.
Capital : s’adresser à un praticien formé à la TCC appliquée aux acouphènes. Infos auprès de l’association française de thérapie comportementale et cognitive.
Pour info, un livre vient de sortir « Les acouphènes, Diagnostic, prise en charge thérapeutique ». L’ouvrage est principalement destiné aux professionnels de santé, mais reste accessible au grand public.
Il met en lumière les points forts indispensables à connaître à chacune des étapes, la première consultation, le bilan à réaliser, les critères orientant la décision thérapeutique et les différentes options de traitement.
Il est rédigé par l’équipe pluridisciplinaire Aéra (membre de l’Afrépa) à Paris.