L’interdiction de la vente d’huîtres vient d’être levée, mais les ostréiculteurs du bassin d’Arcachon boudent toujours. Une majorité d’entre eux n’a toujours pas rouvert boutique. |
Deux souris sont mortes en moins de 24 heures à la suite d’injections de foie d’huîtres provenant du bassin d’Arcachon. Pour les scientifiques il n’y a pas de doute, une toxine, potentiellement nuisible pour l’homme, erre dans le bassin. Dès lors le principe de précaution est brandi : consommation et vente d’huîtres sont interdites à compter du 31 août.
Quinze jours de suspension d’activité commerciale pour les ostréiculteurs arcachonnais qui ne voient pas cette fermeture supplémentaire d’un très bon œil. Il faut dire que la profession avait déjà été touchée au printemps 2005 et en mai 2006, ce qui représente au total neuf semaines de fermeture en un an et demi. Mais voilà que l’affaire se complique. Deux mangeurs d’huîtres décèdent simultanément au Centre Hospitalier d’Arcachon vers le 6 septembre. Aussitôt les soupçons pèsent. Une autopsie établira que le premier décès n’est pas lié à l’ingestion d’huîtres. Deux tests de contrôle ont successivement montré, les 8 et 11 septembre, qu’il n’y avait pas de risque de toxicité pour l’homme, l’interdiction de commercialisation a été levée le 14 septembre. Mais il reste toujours un décès à élucider, et les ostréiculteurs, encore échaudés, ont refusé de reprendre les affaires commerciales. « On ne va tout de même pas accorder plus d’importance à un test sur des souris qu’à l’autopsie d’un homme ! », s’indigne Jérôme Delarue, un ostréiculteur arcachonnais. Mais que sont devenues les huîtres toxiques ? « Le cycle du phytoplancton qui génère la production de toxine est différent de celui de l’huître, qui le filtre. En quinze jours, l’eau a détoxiqué le coquillage », explique Laurent Rosso, du laboratoire national de Référence. Et, comme nombre de ses confrères, Jérôme Delarue dénonce « le manque de fiabilité du test de la souris » : « les paramètres ont changé, les doses de toxine injectées sont plus élevées, et la durée de survie de l’animal nécessaire est plus longue ». La période d’observation est en effet passée de 5 à 24 heures, ce qui est parfaitement fondé du point de vue des scientifiques, et ne témoigne pas d’un acharnement contre un corps de métier. De nouvelles toxines ont été découvertes, qui s’avèrent être dangereuses pour les personnes les plus sensibles, d’où la nécessité d’abaisser les seuils de tolérance dans les expériences. « Il s’agit d’un recadrage du protocole, d’une adaptation aux nouvelles connaissances », explique Laurent Rosso. Mais quant à avoir une quelconque responsabilité dans le décès du mangeur d’huître, Jérôme Delarue est outré : « Non, mais, vous avez déjà vu quelqu’un mourir d’avoir mangé des huîtres ? ». En France, non, mais au Canada… la présence de spiruline était à l’origine de plusieurs décès dans les années quatre-vingt. Les ostréiculteurs ne remettent pas en cause le test de la souris, mais ils réclament le retour aux paramètres d’origine. Avec l’apparition, en mai 2005, de la spiruline, une algue, non toxique pour l’homme, venue du Canada et de Norvège, dans le bassin d’Arcachon, la surveillance s’est « considérablement accrue », selon Jérôme Delarue. « Les tests sur la souris, c’est toutes les semaines, maintenant », vitupère-t-il. Seulement voilà, le fameux test sur la souris est le seul qui soit reconnu par Bruxelles. « Si l’on se laisse embrigader par le système européen, on va finir par ne plus pouvoir rien manger en France ! ». Jérôme Delarue ne décolère pas, et ce ne sont pas les mesures d’urgence annoncées par Dominique Bussereau, le ministre de l’Agriculture et de la Pèche, qui vont l’apaiser. « Il va falloir affiner l’état des lieux. » Les pertes causées par l’interruption des ventes n’ont en effet pas été disparates. « Les plus touchés sont les ostréiculteurs qui pratiquent le vente directe au détail, et les plus grosses entreprises qui doivent négocier avec les grandes surfaces », explique-t-il. « Les conséquences vont se faire sentir sur les 6 ou 8 mois à venir ». Quant à savoir si l’huître arcachonnaise brillera par son absence des étalages au moment des fêtes de fin d’année, Jérôme Delarue préfère ne pas répondre et se referme… comme une huître. |
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Bien sûr que oui, je suis girondin et j’ai toujours mangé des huitres, et ce n’est pas demain la veille que j’arrêterai. Nos ostréiculteurs ont d’excellents produits. Qu’il y ait des mesures de protection tout a fait d’accord, mais qu’elles soient proportionnelles aux risques encourus.
la mort de la deuxième victime a t-elle été enfin élucidée. Marianne ne nous dit plus rien. Il semble que les victimes ont été incinérées. Comment vérifier que la vérité nous a été cachée ?
J’espère que oui. Cet été j’en ai consommé avec ma famille à Leucate et actuellement, à Albi, nous en consommons qui viennent du bassin de Taux à Sète. Je tiens à préciser que la plupart des huitres consommées au Canada et aux Etats Unis sont mises en conserve dans des boites. La plupart du temps, on vous les sert dans une ‘soupe’… et les conserves en boite peuvent être avariées. Mes Amis américains ont été étonnés de les manger crues à la maison. Ils étaient surtout génés par la teneur en sel mais les ont dégusté sans plus de commentaire, surtout avec un Muscadet de ‘derrière les fagots’.
tout à fait d’accord!!!Cela n’est pas normal! Il faut que cela cesse!